Devenir photographe pour sa propre région : St Marcellin Vercors Isère

En Auvergne Rhône-Alpes, au sud ouest de l’Isère et en bordure du département de la Drôme, existe le tout petit village de Dionay. Récemment rattaché à la commune voisine, Saint Antoine l’Abbaye, c’est là où j’ai grandi. Entre Drôme des Collines et horizon découpé par les crêtes du Vercors, Dionay est pour moi un havre de paix, un espace de bien-être où venir se ressourcer, et probablement le plus bel endroit au monde. J’ai été à l’école à Saint Antoine, puis au collège et au lycée à Saint Marcellin. Oui, Saint Marcellin, comme le fromage (le meilleur du monde, évidemment). C’est LA grande ville, celle du supermarché, des restaurants, du cinéma, des boutiques. Celle où je retrouve mes copines pour manger une crêpe après les cours, où l’on se donne rendez-vous le week-end pour faire le marché. Nous sommes ici au cœur du Dauphiné, à l’une des portes d’entrée du massif du Vercors : les gorges, les falaises, les sommets sont juste là. Saint Marcellin, c’est aussi la vallée de l’Isère et ses vergers à perte de vue : la Noix de Grenoble est ici reine, et le quotidien des habitants est dicté par son cycle infini.

Après avoir travaillé pour de nombreux départements en France, explorer de merveilleuses régions, avoir mis en valeur des lieux hors du commun, je me retrouve chez-moi, au service de mon territoire. Je suis photographe pour Saint Marcellin Vercors Isère, et ma mission est la suivante : retranscrire à travers mes images la beauté des expériences à vivre à l’automne, au pays de Saint Marcellin. Une vie ne suffirait pas à tout vous montrer, mais voici quelques idées, sélectionnées spécifiquement pour nous, testées et approuvée par une enfant d’ici.

saint marcellin vercors isere

Je tiens à remercier Ariane du blog Itinera Magica : c’est elle qui apparaît sur la majorité des photos, elle est une binôme et une amie en or, et c’est elle qui a pris les photos où j’apparais. Un grand merci à l’office de tourisme de Saint Marcellin Vercors Isère qui nous a fait confiance, et tout particulièrement à Stéphanie qui a monté ce projet. Merci également à tous les prestataires et partenaires qui nous ont reçues et accueillies pendant ce reportage, pour leur gentillesse et le temps qu’ils nous ont consacré.

Saint Antoine l’Abbaye, plus beau village de l’Isère

Saint Antoine l’Abbaye est classé parmi les Plus Beaux Villages de France depuis 2010, mais pour moi c’est le plus beaux depuis toujours. Je suis née en 1992 – il y a 30 ans tout pile – et c’est justement l’année qu’ont choisi mes parents pour venir vivre à Dionay. Dionay et Saint Antoine se confondent, et ils sont à présent liés administrativement. Je peux donc officiellement dire que je suis une Antonine ! J’y ai été à l’école de la maternelle jusqu’au CM2, je faisais mes activités scolaires à la salle des fêtes le mercredi après-midi, et toutes mes copines habitaient le village. Je connais chaque galet, chaque ruelle, chaque goulet (nos « passages secrets », qui permettaient aux habitants de relier la partie basse du village à la partie haute). Et parce qu’on ne se lasse jamais de Saint Antoine, je suis revenue y travailler après le lycée, en tant qu’agent d’accueil et guide pour les visites guidées du Trésor de l’Abbaye. On pourrait alors croire que Saint Antoine n’a plus de secret pour moi… Et pourtant, j’ai vécu cet automne des expériences inédites !

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Un coucher de soleil sur Saint Antoine

L’avantage quand on a grandi dans un endroit, c’est qu’on a toujours des bons plans : on connait toujours le bon endroit, la bonne personne, le bon horaire. Quand j’ai annoncé à mon père que nous voulions faire des photos du coucher de soleil à Saint Antoine, il m’a répondu : « je vais appeler un client pour le prévenir, il a un champ avec une très belle vue sur l’abbaye. » La vue est en effet magnifique, et le soleil de fin de journée d’automne donne au paysage des teintes d’ambre et d’or. L’église surplombant le village nous fait perdre toute notion du temps. Nous n’avons plus envie de partir.

Conseil d’une locale
Il existe un autre endroit à Dionay pour admirer le coucher de soleil ainsi que la ligne de crête du Vercors : le Cul de Perrette. Cette motte castrale offre une vue merveilleuse sur les montagnes emblématiques du massif (Grande Moucherolle, Grand Veymont…) et la lumière du soir est magique. N’oubliez pas de faire un stop à la petit chapelle romane Saint Jean de Fromentale, datant du XIIème siècle.

Au plus près de la façade de l’abbaye

Lorsque nous avons photographié l’abbaye au coucher de soleil, nous avons eu un seul regret : la façade est en rénovation, et un immense échafaudage masque l’entrée principale. Je la connais bien et j’ai eu la chance de l’admirer maintes et maintes fois, mais pour cette fois-ci, je devrais me contenter de photographier l’église autrement. Toutefois, je ne m’attendais pas à ça…

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Nous sommes en fin d’après-midi, le temps est couvert, et les tailleurs de pierres travaillent à la rénovation de la façade dans le petit local devant l’abbaye. L’un d’eux nous propose d’entrer, de venir voir, et nous parle de son métier. Ils enlèvent chacun des blocs de pierre à remplacer et l’étudient ainsi que les structures voisines, afin de réaliser un modèle, un plan, de comment tailler la pierre de remplacement pour être au plus proche de l’originale. « Vous voulez monter ? » Oui, oh oui, j’ai envie de voir les détails de cette façade qui m’a accompagnée toute ma vie. Ainsi, nous sommes là, à un mètre des petits anges qui surplombent la grande porte. J’imagine la précision qu’il faut pour réaliser des ouvrages comme celui-ci, les efforts, la symbolique de chacun des éléments. J’ai l’impression d’être privilégiée, au plus près de la façade de l’abbaye de Saint Antoine.

10 ans plus tard : le musée, l’abbaye et le trésor

L’église abbatiale, je l’ai visitée des dizaines, peut-être même des centaines de fois. Avec différents professeurs, guides, etc. Aujourd’hui, c’est Justine, guide conférencière, qui nous ouvre la voie. Et une fois de plus, j’apprends de nouvelles choses, d’autres histoires, d’autres anecdotes… Je ne veux pas vous spoiler la visite, mais je dirais simplement ceci : ouvrez bien les yeux. Et suivez le conseil de l’écriteau à l’entrée : « Ecoute, cette église a quelque chose à te dire... »

Je n’étais pas retournée dans le Trésor (qui est aussi l’actuelle sacristie) depuis la fin de mon job étudiant à l’Association des Amis des Antonins. J’avais si hâte de revoir tous ces objets, tous ces trésors ! Et je ne fus pas déçue : l’émerveillement, 10 ans plus tard, est le même. J’ai beau connaître la suite, j’ai beau savoir ce que renferme chaque placard, chaque tiroir, je suis éblouie comme si c’était la première fois.

Pour en savoir plus sur l’histoire de Saint Antoine, de son abbaye et de l’ordre des Antonins, je vous recommande sincèrement d’aller au musée départemental de Saint Antoine l’Abbaye. Il fait parti des 11 musées départementaux gratuits de l’Isère, et il relate très bien les grands événements du village ; vous saurez tout des reliques de Saint Antoine l’Egyptien, de l’ordre des Antonins, du mal des ardents (ou feu de Saint Antoine pour les gens d’ici), et de la médecine de l’époque. Au jardin médiéval actuellement, ce sont les parfums qui sont mis à l’honneur : une exposition ludique pour petits et grands, pour apprendre à suivre son flair.

Se perdre dans les ruelles de Saint Antoine

Saint Antoine mérite qu’on s’y attarde, qu’on flâne dans ses ruelles, qu’on découvre les nombreux goulets du village. Petite, je me souviens des vides greniers dans la rue basse, au niveau des halles. Je me souviens de la foire à l’ancienne l’automne et des journées médiévales l’été, dans la grande cour. Je me souviens du carnaval de l’école où, après avoir ramassé assez de bonbons, tous les élèves s’asseyaient sur les escaliers de la porte du Gros Mur. Je me souviens de nos cachettes secrètes avec mes copines. Je me souviens des malabars achetés au bureau de tabac, du trajet entre l’école et la cantine, des entraînements de cross autour du stade. Je me souviens, adolescente, du bal de Saint Antoine et de son feu d’artifice le 15 août. Je me souviens des bouteilles d’hydromel et des pains d’épices achetés à la miellerie. Je me souviens de chacun de mes amis que j’ai amené ici, impatiente de leur faire découvrir. Aujourd’hui, je vous fais découvrir, à vous tous qui me lisez. Venez vous perdre à Saint Antoine l’Abbaye.

Où manger ? La Table de L’abbaye

Il y a de nombreux restaurants à Saint Antoine l’Abbaye, certains sont même devenus des institutions pour les habitants d’ici. Mais Saint Antoine est encore capable de surprendre : Frédéric et sa compagne ont ouvert en 2022 La Table de l’Abbaye. Idéalement située face à l’église, au cœur de la grande cour, une salle spacieuse, une grande cheminée, des expositions photos et un accueil chaleureux vous y attendent. Si vous y allez pendant les beaux jours, vous pourrez profiter de la merveilleuse terrasse. La cuisine est de saison et nous mangeons bien : saumon fumé ici même dans le fumoir du restaurant, salade de Saint Marcellin chaud, suprême de volaille et, en dessert, probablement l’une des meilleures tartes tatin de ma vie.

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À très vite, Sant Antoine !

Cognin-les-Gorges, promenade au fil du Nan, aux portes du Vercors

Cognin-les-Gorges c’est pour moi des après-midi piscine, des soirée films, le bal mousse de l’été, des pique-niques au bord du Nan. Parce que Cognin, c’est le village de mon meilleur ami. Si j’avais déjà fait découvrir beaucoup de ma région à Ariane, je ne l’avais encore jamais emmené dans les Gorges du Nan, une des randonnées les plus prisées des locaux. Nous nous garons au centre même du village, sur le grand parking à côté de l’église. D’ici, il n’y a plus qu’à suivre les panneaux indiquant les Gorges. Ruelle après ruelle, nous nous éloignons des habitations sans même nous en rendre compte.

Le bruit de l’eau s’intensifie et nous nous retrouvons sur un beau chemin longeant la rivière du Nan. Le chemin monte progressivement, et l’atmosphère est magique : mousse verdoyante, rayons de soleil perçants à travers les arbres, odeur de forêt humide qui nous donne envie de partir à la recherche de champignons… Et lorsqu’on lève un peu les yeux, les immenses falaises qui façonnent les gorges et nous rappellent que nous sommes bien au cœur du Vercors. De vasque en vasque, de cascade en cascade, nous avançons au fil de l’eau, cherchant le spot de pique-nique parfait (spoiler : tous les spots sont très beaux, il n’y a pas de mauvais choix).

Je me rappelle de la première vasque, l’une des plus belles à mes yeux, car c’est là que nous allions nous baigner quand j’étais ado. Nous nous retrouvions en petit comité et, avec cette impression d’être privilégié, nous restions là tout l’après-midi à chiller et à manger des cerises. La nostalgie du bon vieux temps, et des souvenirs que je suis heureuse de partager avec Ariane, avant de faire demi-tour afin de continuer notre aventure.

La Noix de Grenoble

À l’école, tous les élèves – moi comprise – avions les mains noires à l’automne ; tous les enfants, même les plus jeunes, savaient ce qu’était la mondée et avaient hâte du repas ravioles organisé chaque année ; aujourd’hui encore, je connais la recette pour faire un bon vin de noix ; je sais qu’on dit « tarte aux noix » et non « tarte à la noix » et c’est toujours l’un de mes dessert préféré… Oui, les noix, c’est plus qu’une traditions, c’est un véritable art de vivre.

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Le Grand Séchoir, Vinay

Quand j’étais au lycée, j’allais à des concerts organisés au Grand Séchoir de Vinay. Aujourd’hui je viens non pas pour boire des bières avec des copains (bien que ce soit possible aussi), mais pour découvrir le musée. J’ai beau avoir grandi tout près, avoir encore des amis qui vivent à Vinay, j’ai n’ai jamais visité les Grand Séchoir. C’est Nelly qui nous fait la visite, et je suis époustouflée : la muséographie est magnifique, je me sens réellement au milieu des champs de noyers, et je me rends compte que la Noix de Grenoble (et les noix en général) avait encore plein de secrets pour moi. Je découvre des explications à des choses qui n’en avaient jamais demandé avant : savez-vous par exemple que le calendrier d’ici tourne complètement autour du cycle des noix ? C’est pour cela que l’on dit « au moment des noix » pour parler de la période septembre/octobre, temps de récolte des noix. On nous montre de nombreuses variétés de noix venant du monde entier, on nous parle de l’application mobile « Le grand séchoir hors les murs » pour continuer à explorer la région via cet aspect là, on écoute des histoires pour enfant mettant en scène des noix… Une visite ludique qui ravira petits et grands !

Et comme ici nous sommes gourmands, nous n’allons pas repartir dans prendre un goûter ! La boutique du Grand Séchoir ne propose que des produits régionaux originaux conçus à base de noix. Ainsi, nous goûtons une limonade artisanale, la « véritable tarte au noix », des noix truffées au chocolat, des cookies faits à base de farine de noix… Un véritable délice !

GAEC des Ferrières, producteurs de noix à l’Albenc

Mes parents ont des noyers depuis qu’ils se sont installés à Dionay, donc j’ai toujours vécu le quotidien des producteurs de noix, mais à toute petite échelle. Nous ramassions nos noix, utilisions la table de tri et le vieux séchoir de nos voisins, participions à la mondée avec les anciens du village, faisions notre propre vin de noix… Mais l’essentiel de nos noix, c’était pour nous et nos proches. Avec Ariane, nous avons rencontré à l’Albenc de véritables nuciculteurs, Christian et sa fille Laure, au GAEC des Ferrières. J’ai alors découvert une autre façon différente de cultiver la noix de Grenoble, car on ne parle plus ici d’une dizaine d’arbres, mais de centaines. Plusieurs employés travaillent sur place, et nous découvrons les séchoirs à noix modernes, qui ont permis d’accélérer drastiquement le processus : on passe de trois semaines à 4 jours.

Le plaisir de Laure, c’est de transformer les noix. Le GAEC des Ferrières ne propose pas uniquement des sacs de noix, mais aussi de nombreux produits transformés : huile de noix, vin de noix, noix épicées pour l’apéritif… Nous avons le droit à une dégustation complète et nous nous sommes régalées. Un grand merci à Christian et Laure pour leur accueil !

Les falaises de Presles, paradis des grimpeurs dans le Vercors

Je pourrais vous parler de Presles pendant des heures… Ces falaises d’ocres et de lumières avec lesquelles j’ai grandi, qui me fascinaient et m’effrayaient à la fois tant elles sont belles et vertigineuses. Presles, c’est un haut lieu de l’escalade en France, connu de tous les grimpeurs qui aiment mettre les mains sur du vrai caillou, de tous ceux qui aiment les grandes lignes et les belles envolées dans un paysage somptueux. Presles, c’était pour moi l’intouchable, l’inatteignable : je n’aurais jamais le niveau, je n’aurais jamais le courage.

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Quand j’ai commencé l’escalade il y a quelques années, les falaises de Presles ne restaient qu’un doux rêve. Puis j’y suis allée une fois, puis deux fois. La troisième fois, un caillou est gentiment venu se déposer sur mon casque (comprendre : une pierre m’est tombée sur la tête ; heureusement je portais un casque. Morale : portez un casque quand vous grimpez en extérieur) et j’ai cru ne jamais surpasser ce traumatisme. Pour la petite anecdote, c’était la première fois que j’emmenais Ariane grimper, sa toute première fois en falaise. Finalement, je suis revenue, parce qu’on revient toujours à Presles. Tina Dalle, Pierrot Beach, Dalladom : je peux enfin mettre un caillou en face de tous ces noms légendaires.

Ce matin là, Ariane et moi avons rendez-vous avec Bernard Gravier, du gîte Entre Ciel et Pierres. C’est ici, tout prêt du secteur Daladom, que Bernard a créé cet hébergement « grimpeurs friendly » : il y organise des stages, des séminaires, etc, et il y a même une salle de bloc pour s’entraîner en cas de pluie. C’est un endroit magique.

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Bernard nous équipe tout en Petzl (marque grenobloise), et nous emmène à Dalladom : « je vais vous faire faire la voie la plus photogénique ». Il commence à me décrire la ligne que nous allons grimper quand je comprends, et je sais : je vais devoir faire une voie en tête que, 4 ans plus tôt, j’avais refusé de faire en moulinette. Je discute un peu avec Bernard, je sais que j’ai progressé depuis mais je m’inquiète : et si je n’y arrivais pas ? Et si, une fois de plus, Presles me battait à plat de couture ? Notre moniteur est bienveillant et m’encourage : « je suis là, je suis ton backup, tu vas y arriver ». Je regarde la paroi, la même qu’il y a 4 ans, et je me lance. Mes mains sur le caillou, l’esprit concentré sur le prochain point, les pieds cherchant à être le plus précis possible. Le crux est là, mais Bernard aussi : « allez, c’est un peu physique mais ça va aller ». Et ça va. Il a raison, ça va, je suis passée. Je progresse doucement jusqu’au relais final. J’ai fini, merci Presles, nous sommes enfin amies.

C’est au tour d’Ariane de se confronter à ce 5c « un peu 6a quand même » d’après notre moniteur. Ariane, telle une viking à l’assaut des cailloux, gravit la voie sans difficulté. Nous y sommes arrivées, toutes les deux. Bernard nous indique qu’il existe d’autres secteurs avec des voies faciles, dans ces niveaux là. Car oui, Presles ce n’est pas que des 8A monstrueux réservés aux plus aguerris des grimpeurs, c’est aussi des voies accessibles pour des débutants amateurs, qui veulent apprendre et progresser dans un cadre incroyable. N’hésitez pas à prendre un moniteur d’escalade comme Bernard, qui vous amènera sur les spots qui vous correspondent le mieux. J’ai adoré cette matinée falaise, et j’ai hâte de revenir.

presles isere vercors

Conseil d’une locale
Il existe un tout petit site d’escalade à l’Albenc, un rocher détaché du massif qui est venu se perdre au milieu des champs de noyers. Ici, vous ne serez intimidés ni par la marche d’approche (environ 30 secondes depuis la voiture), ni par la longueur des voies (max 15-20 mètres). Il y a des voies du 4a au 6c, avec une partie parfaite pour faire grimper même les plus petits.

Le Vercors et ses chevaux : le cheval de Barraquand

Mon papa est maréchal-ferrant, ma maman est sellier bourrelier : le cheval, c’est une affaire de famille. Ariane et moi sommes cavalières de longue date et partageons toutes les deux cette passion du cheval. Et le Vercors n’est pas surnommé « petite Mongolie » au hasard : c’est aussi une terre de chevaux. Pour cette randonnée équestre, nous sommes accompagnées de Marie-Noëlle, de l’association Isère Cheval Vert, ainsi que de Sylvain et Marion, éleveurs de chevaux du Vercors de Barraquand. Nous connaissions déjà Sylvain et Marion : nous avions découvert leurs chevaux en 2018, lors d’un séjour avec Inspiration Vercors. Sylvain et Marion élèvent des chevaux de Barraquand, la race de la région, reconnue depuis 2017. Marie-Noëlle et Isère Cheval Vert travaillent à la mise en place d’itinéraires équestres sur le département, et nous sommes ici aujourd’hui pour faire un bout du circuit « Tour des Coulmes à cheval« .

Nous sommes très heureuses de retrouver les chevaux du Vercors, qui sont vraiment de supers chevaux d’extérieur : calme et bien dans leur tête, en avant, rustiques et fiables. Nous avons rendez-vous à l’Edel Bleue, une chambre d’hôte relais équestre à Presles. Malheureusement, la météo n’est pas avec nous : la pluie ne s’arrête pas de tomber et le ciel ne veut pas se dégager. Nous profitons d’une accalmie pour nous mettre à cheval, et nous mettons en route vers notre refuge pour ce midi : le gîte La Clé du Vercors, toujours à Presles.

Malgré la météo capricieuse, nous arrivons à deviner à quel point c’est beau, et à quel point l’automne embellit le paysage. Nous retrouvons Maëva au gîte, qui nous a préparé un merveilleux repas à base de produit locaux. Gratin dauphinois, Saint Marcellin de la Ferme des Caillats, clairette de Die, tous les ingrédients d’un déjeuner réussi sont là. Autour de la table, c’est bonne ambiance garantie : le gîte est beau, bien équipé, et la cheminée rend l’atmosphère encore plus chaleureuse.

Nous n’avons eu qu’un petit aperçu de ce tour des Coulmes à cheval, mais ce n’est que partie remise ! De nombreux gîtes équestres sont sur cet itinéraire, et nous avons eu le plaisir de dormir au gîte des Rimets, à Rencurel.

Beauvoir-en-Royans : Isère et Dauphiné

Beauvoir-en-Royans, c’est le village de mon premier amour… Au lycée, mon tout premier copain avait démangé ici, dans ce village encore plus petit que Dionay, avec moins de 100 habitants à l’année. Pour moi, Beauvoir et son château, c’était avant tout le rejoindre : traverser la rivière de l’Isère, suivre la route qui monte et le retrouver sur la grande esplanade. C’était en 2010, l’année de mon bac. 12 ans plus tard, je reviens au Couvent des Carmes de Beauvoir-en-Royans, et j’ai l’impression de découvrir un tout autre endroit.

J’apprends que, si je n’ai jamais visité le Couvent des Carmes, c’est parce que le site n’a été ouvert au public qu’au printemps 2009 (et qu’à l’époque, j’avoue que je m’intéressais moins à l’histoire). Les ruines du château étaient là, et le grand parc se prêtaient parfaitement à des retrouvailles entre amis. Le couvent abrite maintenant un musée, qui nous raconte entre autre comment est né le Dauphiné, et en quoi le château de Beauvoir-en-Royans a joué un rôle important ; ce qu’était le couvent ainsi que l’ordre des Carmes ; qui était Bob Ten Hoope et comment il peignait son amour pour la région. Le bâtiment est très beau, et la visite avec Lydie est un véritable plaisir. J’ai adoré redécouvrir ce lieu avec mes yeux d’adulte qui ne s’intéressent plus uniquement à ses amoureux/ses de lycée, et réapprendre l’histoire du Dauphiné, cette région où j’ai grandi.

Où manger, où dormir ? À Saint Marcellin Vercors Isère

Quand je reviens à Dionay, la réponse est sans hésitation « chez mes parents ». Mais dans le cadre de ce reportage avec Saint Marcellin Vercors Isère, nous avons eu le plaisir de tester des très belles adresses, que je vous recommande sans hésitations.

Manger : restaurant La Tivollière à Saint Marcellin

Le château de la Tivollière, dans ma tête, ça sonne un peu comme « la grande classe ». C’est LE restaurant le plus chic de Saint Marcellin, c’est là où l’on va dîner lorsqu’on a de belles choses à fêter. Quand j’ai lu sur notre programme « déjeuner à la Tivollière », je n’en croyais pas mes yeux. Même si j’ai vécu ici 17 ans de ma vie et que j’y reviens très souvent, je n’avais encore jamais poussé les portes de ce restaurant. Tout le monde dans mon entourage m’en avait parlé : mes parents, mes voisins, ma meilleure amie… J’avais si hâte de goûter moi aussi ! Et je ne fût pas déçue : je classe La Tivollière à Saint Marcellin dans mon TOP 3 des meilleurs restaurant que j’ai testé (et croyez-moi, nous avons toujours de belles adresses pendant nos reportages). Un délice pour les yeux et pour les papilles, un service impeccable et un accueil chaleureux. Un sans faute !

Dormir : Gîte les Granges du Fournel à Saint Lattier

Saint Lattier, c’est le village de ma copine Anaïs. Ce n’est pas très loin de chez mes parents, et tout le monde se connait dans les parages. Mon papa me dit « je pense que je vois où c’est, c’est une très belle maison, je pense que vous y serez bien ». En arrivant aux Granges du Fournel, papa avait raison, l’endroit est superbe. Malheureusement, le soleil se couche vite : nous profitons rapidement des dernières lueurs pour partager un yoga avec Véronique au bord de la piscine. C’est un lieu qui invite au calme et à la sérénité, et nous nous y sentons tout de suite très bien. Il ne faut pas longtemps pour que le gîte deviennent notre nouveau chez-nous.

Nous avions fait nos petites courses au Palais Fermier à Chatte, et avons donc pu cuisiner des bons produits locaux. Un moment entre nous, pour savourer la fin d’une journée de reportage bien intense. Les Granges du Fournel possèdent aussi une grande salle de Yoga très agréable et, avant d’aller nous coucher, nous nous sommes accordées un temps pour nous. Un sauna avec vue sur le Vercors est aussi mis à votre disposition : tout ici fait écho au bien-être de soi.

Le petit déjeuner servit par Véronique le matin est exceptionnel : moi qui adore manger, c’est un véritable supplice de ne pas avoir un deuxième estomac pour tout goûter. Avant de partir, nous discutons encore un peu, quand nous nous rendons compte à quel point le monde est petit : mon père est déjà venu ferrer la jument des filles de Véronique, qui ont appris à monter à cheval dans le même centre équestre que moi ! Puis, au fil de la discussion, nous apprenons que son aînée a fait des études vétérinaires et se trouve être… une très bonne amie de la petite sœur d’Ariane ! Comme les pièces d’un puzzle qui s’assemblent, nous reconstituons toutes les trois un paysage commun. Les Granges du Fournel, c’est aussi un endroit de rencontres et d’amitié.

Rester l’enfant que l’on était

Revenir chez soi des années plus tard, et se rendre compte que tout a changé sans que rien n’ait changé. Notre regard s’ouvre, nos yeux s’écarquillent, et notre esprit tourne à mille à l’heure. Je vois dans cette région qui fût, est et restera la mienne le monde d’une enfant de 4 ans, l’univers d’une ado de 14 ans, et les souvenirs d’une adulte de 30 ans. Dionay – et par extension la région de Saint Marcellin – est vraiment mon chez-moi. Merci à Stéphanie de m’avoir permis de travailler officiellement à la mise en valeur de ce territoire qui, en plus d’être encré sur mon corps, est ancré dans mon cœur.