« Et toi, comment ça se passe ton activité ? » « Ce n’est pas trop dur en ce moment ? » « Tu arrives quand même à travailler un peu ? »
Ces questions me sont posées tous les jours, par de la famille, des amis, des connaissances. Oui, la crise sanitaire du Covid-19 impacte le métier de photographe. Oui, mon quotidien est chamboulé et non, je ne travaille pas autant que je le voudrais.
Je pense que 50% de mon activité est consacrée à la promotion touristique via Itinera Favonia, avec mon amie blogueuse Ariane de Itinera Magica. En revanche, à partir du mois de mai et jusqu’au mois d’octobre, je suis souvent solicitée pour les mariages. C’est la seconde partie importante de mon métier de photographe.
En 2020, je devais accompagner 6 couples pour leurs mariages. 3 ont été complètement reportés à l’année 2021, et l’un deux n’a célébré que l’union civile, en espérant pouvoir fêter cela comme il se doit l’an prochain. Sur 6 mariages, seulement deux ont été intégralement maintenus.
Mariages 2020 : ce que le covid-19 a changé
Evidemment, s’unir en 2020 a demandé un peu d’adaptation aux mariés. Mais concrètement, qu’est-ce qui a changé ?
– Au bal masqué : un peu comme un accessoire de mode, mais qui tient chaud. Pour les cérémonies, à la mairie ou à l’église, le port du masque est devenu obligatoire. On autorise en général les mariés à les enlever, et le maire a tendance à ne pas le porter non plus afin qu’on l’entende clairement.
– Le nombre d’invités s’est réduit. On se restreint au cercle proche, on limite le nombre de personnes à risque présentes, on utilise la technologie avec des redifusions en direct sur Skype. Cet été, aucun des mariages auquels j’ai assisté n’a dépassé les 100 invités.
– On reste à distance, on créé des barrières invisibles. On essaie de ne pas mixer les foyers, on sépare les jeunes des personnes agées, on fait deux buffets distincts au vin d’honneur pour limiter les contacts.
– Les réceptions à l’extérieur sont privilégiées. En accord avec les recommandations, les lieux clos sont évités. Les vins d’honneur ont lieu dehors et, dans la mesure du possible, les repas aussi.
Heureusement, 2020 n’a pas affecté le plus important : l’amour, le bonheur et le partage d’une journée de mariage sont toujours présents, et même avec les masques, je peux continuer à photographier vos sourires et immortaliser ces instants d’allégresse.
Quelle organisation pour un « mariage covid » en 2021 ?
Je ne suis pas convaincue que l’année 2021 ramènera avec elle ce qu’on appelait la « normalité ». La distanciation sociale sera toujours de mise, les masques et le gel hydroalcoolique seront toujours nos meilleurs amis, et nous prendrons toujours soin de ne pas mettre en danger ceux que nous aimons. De mon point de vue de photographe, voici à quoi ressemble une journée de « mariage covid ».
Préparation des mariés
La préparation des mariés se fait toujours dans l’intimité : en général seules trois, quatre personnes maximum sont présentes pour aider le/la marié(e) à s’habiller, se coiffer, se maquiller. Covid ou pas covid, cette étape n’est pas chamboulée. Et heureusement, car je crois que c’est toujours le moment de la journée où je vois le plus de stress! Il est important pour vous futurs mariés de bien vous entourer à cet instant précis, de personnalités calmes et rassurantes, qui vous aideront à faire retomber la pression accumulée. Quoi qu’il arrive, vous serez toujours beaux le jour de votre mariage.
Shooting de couple
Sur demande, je réalise pour vous une séance de photos de couple. Nous definissons ensemble un (ou plusieurs) lieux, une heure, et une atmosphère pour vos portraits. C’est généralement le moment que je préfère, car c’est pour moi un instant privilégié avec les futurs époux, où vous vous sentez mis en confiance. Un temps calme pour vous, où vous profitez d’être ensemble, dans l’immortalisation d’une journée exceptionnelle.
Cérémonie à la mairie, à l’église ou cérémonie laïque
Les cérémonies ont quelque peu été modifiées avec l’arrivée des gestes barrières anti-covid. Si le masque est devenu obligatoire, il n’est pas la contrainte principale. La limitation du nombre de personnes autorisées dans un espace clos est la véritable limite. Car les salles de mariages des mairies ne sont en général pas assez grandes pour contenir tous vos invités. Je n’ai pas vu de problème de cet ordre là dans les églises, car elles avaient toutes été aménagées de sorte à maintenir au mieux la distance entre chacun. Toutefois, les officiers de cérémonies et les mariés sont autorisés à ôter leurs masques, ainsi que toute personne prenant part de près à la célébration (témoins, discours, etc). Je peux alors encore capturer l’essence même du moment, pour que chaque image vous ramène à ce beau souvenir.
Photos de groupes
Les mariages sont souvent l’occasion de faire des photos de groupes officielles avec toute notre famille et nos amis. C’est un moment convivial de retrouvailles, où chacun a hâte de poser avec les heureux mariés. Pour vous comme pour moi, c’est une phase difficile de la journée. Le couple va rester au même endroit pendant plusieurs minutes, le temps que tout le monde puisse avoir sa photo. Selon le nombre d’invités, la taille des groupes, et la discipline de chacun, cela peut durer un certain temps. Pour éviter les crampes de sourires aux mariés, je précaunise moins d’une demie-heure pour réaliser ces photos là. Ainsi, nous limitons le temps de proximité des invités les uns avec les autres (à moins d’un mètre de distance et sans masque), et respectons le plus possible les mesures anti-covid.
Vin d’honneur
Ca y est, vous êtes mariés et la pression peut retomber. C’est le moment de grignoter un bout, de boire un verre, de discuter avec ceux que l’on a pas encore eu le temps de saluer. C’est un instant que j’adore, car tout le monde profite de l’istant présent. Le stress s’est envolé, la fête peut commencer. Je me faufile d’invités en invités, photographiant sur le vif ces sourires qui illuminent vos visages. Mais le covid n’en profiterait-il pas pour circuler librement, lui aussi ? Les vins d’honneur ont souvent lieu en extérieur, ce qui limite un peu le danger. En revanche, les embouteillages aux tables du buffet qui rencontrent le plus de succès n’aident pas à la distanciation sociale. Une possibilité est de faire deux zones de ravitaillement distinctes, l’une pour les personnes dîtes « à risque », la seconde pour les autres. Il est aussi possible d’espacer au maximum ces tables, afin de réduire l’accumulation des invités au même endroit.
Repas, activités et soirée
En général, sur un repas « à table », les traiteurs ou restaurateurs sont aptes à bien suivre les gestes barrières, et donc à limiter les contacts. Si vous avez la possibilité d’être à l’extérieur, je pense que c’est recommandé. Dans le cas contraire, essayez de ne pas trop mixer les foyers en faisant votre plan de table, et isolez (sans pour autant les mettre au coin) les personnes sensibles. Choisissez des activités qui n’engagent pas de proximité, et conservez vos masques pour danser : on ne s’amuse pas moins!
Mon rôle de photographe dans un mariage covid
En tant que photographe de mariages, je suis là pour accompagner le couple tout au long du jour J, mais aussi pour les conseiller avant, et les aider après! J’ai une expérience certaine en ce qui concerne le déroulement d’une journée comme celle-ci et si vous avez des questions, des doutes ou des envies particulières, je pourrais peut-être vous orienter vers le choix le plus judicieux. Je serais présente tout au long de ce grand événement, je saurais me faire discrète pour respecter votre intimité tout en restant chaleureuse pour vous mettre en confiance. Je ne suis pas juste la personne qui fait des photos : je suis votre amie et alliée pour ce grand moment.
Ma saison de mariages 2020 a été bousculée, mais elle n’en a pas été moins belle. J’ai réalisé les photographies de trois couples extraordinaires et que j’adore, et je conserve de ces journées de très beaux souvenirs. Alors oui, 2020 m’a mise à l’épreuve, mais j’en sors grandie et prête pour une nouvelle saison encore plus belle!
TOP 3 des photos de mariages 2020
Justine & Emilie : à la vie, à la vigne !
C’est un demi mariage, mais un mariage quand même. Nous recommencerons l’année prochaine, avec plus de monde, plus de fête, plus de vin. Un mariage en deux fois, pour deux fois plus de plaisir. Mais profitons d’abord de cette belle matinée pour faire quelques photos dans les vignes du beaujolais natal de Justine. L’endroit est déjà très beau, et mes futures mariées sont ravissantes. Nous commençons le shooting, testons différents points de vue, différentes poses. Les filles m’informent qu’elles ne sont pas très à l’aise avec les « photos bisou », alors nous nous limiterons… à celle-ci. Pourquoi est-ce que c’est ma préférée? Parce que Justine m’a dit, je cite : « je ne suis pas fan d’habitude mais là j’adore « . Et ça, c’est un très beau compliment. Vivement l’année prochaine!
Noémie et Antoine : gold and rock’n’roll
Il est 6h du matin, le soleil se lève à Saint Martin Sur Vère, dans le Tarn. Je commence ma journée de travail, alors que celle de la veille a fini à plus de minuit. Je ne ressens pas la fatigue, je suis heureuse d’être là et d’accompagner mes amis Noémie et Antoine dans cette nouvelle aventure. Ils sont beaux, ils sont parfaits, et toutes les conditions sont réunies. Noémie m’avait prévenue qu’Antoine n’était pas très à l’aise avec les shootings photo, aussi avions-nous choisi de ne pas trop en faire. En connaissant le sens artistique et esthétique de mes amis, je leur avais conseillé de choisir un moment de la journée où la lumière serait dorée ; nous y étions. Les premiers rayons commencent à apparaître, et je chausse mon boitier de mon objectif fétiche pour les mariages : un sigma 70-210mm argentique beaucoup trop lourd pour moi, mais dont je ne peux me passer. Je commence à shooter, et je ressens tout à coup une immense gratitude. Je touche du doigt le bonheur de mes magnifiques mariés, dans un halo de douceur presque iréel.
Tsuneko et Antoine : un mariage franco-japonais
« Eh coucou, on se marie dans un mois, vous venez ? » Oui, oui on vient, qu’importe le vent, qu’importe la pluie, qu’importe le coronavirus. Nous serons là. Nous danserons avec vous, nous rirons avec vous, nous chanterons avec vous. Dans cette église désacralisée aux décors douteux, sur l’air entrainant de « The Bear Necessities », nous partagerons votre bonheur et celui de vos proches. Tout le monde danse, et je vois Tsuneko chercher son sac à main. Elle en sort un tube de rouge à lèvre et demande à Antoine de l’aider à se remaquiller. Je capture cet instant et avec lui toute la complicité établie entre les jeunes mariés, qui rient de la blague d’Antoine : il a deposé une touche de rouge sur le blanc des dents de sa femme. Une image sur le vif et authentique qui me rappelle que les petits bonheurs sont partout.
Pour toute information, vous pouvez m’écrire via le formulaire de contact ou par mail à marion.carcel@gmail.com.